Les avocats du chanteur américain Michael Jackson ont demandé mercredi au juge chargé de l'affaire de classer le dossier, en prenant argument de "l'incompétence" de l'accusation et de l'insuffisance des éléments à charge.

Dans des documents soumis au tribunal mercredi, l'avocat Thomas Mesereau fait valoir que les débats de la chambre d'accusation, qui a émis un acte d'accusation portant dix chefs d'inculpation, étaient entachés de vices de procédure et avaient violé le droit de Michael Jackson à un procès équitable.

"Le relevé des débats révèle que le procureur a totalement ignoré ses obligations de présenter des pièces à conviction de façon équitable et exacte, et de se comporter correctement", fait valoir M. Mesereau.

Le procureur Thomas Sneddon a intimidé des témoins lors des audiences organisées à huis clos entre le 19 mars et le 21 avril, en présentant des allégations sans fondements, ajoute-t-il notamment.

En particulier, il n'a pu présenter aucun élément illustrant une tentative d'enlèvement d'enfant avec des complicités, tentative d'emprisonnement et de tentative d'extorsion, des accusations retenues contre le chanteur.

"L'acte d'accusation doit être rejeté parce qu'aucun élément n'a permis à la chambre d'accusation de déterminer que M. Jackson ait eu l'intention spécifique de commettre les crimes qui lui sont reprochés", estime l'avocat.

Il reproche également au procureur d'avoir laissé un témoin traiter Michael Jackson de "diable" et d'avoir laissé se multiplier les remarques enflammées.

En avril, une chambre d'accusation du tribunal de Santa Maria a défini dix chefs d'inculpation dont les détails n'ont pas été rendus publics: quatre chefs d'accusation portant sur des abus sexuels sur mineur, une tentative d'abus sexuel sur mineur, quatre chefs liés à une volonté d'inciter un mineur à consommer de l'alcool et un chef de tentative d'enlèvement de mineur.