• Le père de famille de l'Antiquité, empereur chez lui

    Sous l'Antiquité, le pater familias règne dans sa famille comme César sur Rome. Il a droit absolu de vie et de mort sur ses enfants. Une scène reste connue : celle de la présentation des nouveau-nés à leur père... L'enfant qui vient de naître est amené et montré à son père. Si celui-ci le trouve fort et beau, le nouveau-né trouve place dans la famille. Sinon, il est mis à mort ou exposé à l'abandon sur une place publique. Ce droit de vie et de mort permanent des pères sur leurs enfants est supprimé à la fin de l'Antiquité par les empereurs chrétiens.


    Au Moyen âge, une autorité partagée avec la mère

    L'autorité parentale est mieux partagée et moins forte au Moyen ge. Les filles sont placées sous l'autorité maternelle. Les garçons sont aussi sous la responsabilité de leur mère jusqu'à l'âge de l'apprentissage professionnel (vers huit à douze ans) ou chevaleresque (douze à quinze ans) et passent à ce moment-là seulement sous l'autorité du père.
    La puissance paternelle est d'autant plus affaiblie que l'Eglise reconnaît au Moyen âge la validité des mariages contractés sans le consentement des parents à partir de treize ans pour les garçons et onze ans et demi pour les filles, mariages qui souvent émancipent les enfants.


    La Renaissance : un retour au pouvoir du père

    L'autorité paternelle et son pouvoir de coercition se renforcent à partir du XVIème siècle, sans doute à cause du renouveau du droit et du renforcement de la monarchie absolue. Le garde des Sceaux Guillaume du Vair écrit que : "nous devons tenir nos pères comme des Dieux sur terre" et Jean Bodin va jusqu'à réclamer le rétablissement du droit de mort du père sur ses enfants !
    Sans aller jusque-là, les pères retrouvent alors la plus grande partie des droits accordés par les anciennes lois romaines. La puissance paternelle s'étend non seulement aux enfants mais aux petits-enfants et à toutes les générations qui suivent. Ces "enfants de famille" ne peuvent conclure de contrat (notamment de prêt ou de mariage) sans l'accord du père ni faire de testament.
    Cette autorité paternelle est de durée variable selon les régions. Dans les pays de droit écrit, elle s'étend à tous les descendants aussi longtemps que vit le chef de famille. En Bretagne, le fils reste jusqu'à ses soixante ans sous l'autorité du père à moins de se marier avec son consentement, ce qui l'émancipe. Dans le Poitou, les enfants célibataires restent soumis au père toute leur vie mais peuvent tester à partir de vingt ans. Dans le Berry, le mariage émancipe les enfants, mais à Montargis les célibataires sont affranchis à partir de vingt ans...


    L'égalité révolutionnaire entre le père et ses enfants

    La Révolution met en avant l'égalité des membres de la famille et, à propos des enfants, assure que "la voix impérieuse de la raison s'est faite entendre ; elle a dit : il n'y a plus de puissance paternelle... Suurveillance et protection, voilà les droits des parents".
    Le Consulat fait par nécessité un premier pas en arrière en reconnaissant la puissance paternelle, "droit fondé par la nature et confirmé par la loi".
    L'ordre des familles est maintenu mais des limites à la puissance paternelle empêchent un retour à la patria potestas du droit romain.


    Du Code Napoléon à aujourd'hui

    Avec son Code civil de 1804, Napoléon réalise un nouveau compromis entre le droit révolutionnaire et le droit d'Ancien Régime et contribue à renforcer "l'autorité de son chef... car c'est par la petite patrie (la famille) que l'on s'attache à la grande".
    La famille se suffit alors à elle-même. C'est très progressivement que l'Etat va prendre en charge des fonctions qui relèvent auparavant du père de famille : instruction, surveillance sanitaire et alimentaire... L'Etat peut même désormais se substituer au père en cas de défaillance ou de carence.
    Enfin, des réformes successives au XXème siècle ont remplacé la famille hiérarchique fondée sur l'autorité du mari et du père à une famille égalitaire entre les époux qui prennent solidairement les décisions concernant les enfants.
    Pour conclure sur une image d'Epinal mais qui traduit bien le nouveau rôle des pères, de ces papas-poules dont les magazines brossent régulièrement le portrait, on pourrait dire que les enfants ont désormais un papa qu'on aime plutôt qu'un père que l'on craint !

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  • Le Botox, antirides à risques ?
    Le Botox permet de traiter certaines rides du visage sans chirurgie. Est-il vraiment efficace ? Comporte-t-il des risques ? Le point avec le Dr Benjamin Ascher, chirurgien esthétique qui a conduit les premières études sur ce produit en France.

     Colette Piveteau
    • Le Botox, qu'est-ce que c'est ?
    La toxine botulique, substance formée de plusieurs protéines, est sécrétée par une bactérie.
    De cette substance on tire un médicament qui n'est pas du tout le poison toxine botulique responsable de la maladie, le botulisme, mais un principe actif, exactement comme on tire un vaccin d'un virus. Cette toxine bloque l'action du neuromédiateur responsable de la contraction du muscle, ce qui diminue la ride due à cette contraction.

    • Quelles rides permet-t-il de traiter ?
    Le Botox est uniquement destiné aux rides de la partie supérieure du visage : les rides du lion, du front et les pattes d'oie.
    Il n'est pas indiqué pour les rides du bas du visage car, comme il détend les muscles, cela peut entraîner des mouvements anormaux de la bouche, modifier son expression ou la déformer. Dans certains cas, on peut cependant l'utiliser pour les rides du cou, mais cet usage est à réserver à certains patients qui ont des contractions des muscles très prononcées.

    • Existe-t-il des contre-indications ?
    Les contre-indications absolues sont : la grossesse, l'allaitement et certaines maladies neuromusculaires comme la myasthénie.
    Il n'y a pas de réaction allergique à ce produit, il n'exige donc aucun test préalable.

    • Comment se déroule une injection ?
    Après une séance préparatoire qui permet de vérifier si c'est la bonne indication pour le patient, l'injection s'effectue sans anesthésie et dure une dizaine de minutes.
    Pour une personne sur cinquante éprouvant une légère douleur, on prescrit une pommade anesthésique à appliquer une heure avant.
    On pratique 5 à 7 points d'injection par région à traiter et, ensuite, on applique un pack froid sur le visage. Le patient effectue quelques exercices de contraction pour «fixer» le produit, se remaquille et c'est tout.

    • Les résultats sont-ils immédiats ?
    Les résultats commencent à apparaître entre le troisième et le cinquième jour et s'installent dans les trois semaines. Un délai indispensable avant de réinjecter encore un peu de produit lorsque, dans certains cas, un petit muscle bouge. Car, pour éviter la fixité, lors de la première séance, on applique la dose minimale efficace.

    • Les résultats sont-ils définitifs ?
    Non, car les muscles injectés récupèrent. On recommande de revenir environ tous les six mois, en fonction de la réapparition de la ride. Au-delà de trois ans, le délai entre deux injections peut passer de six à douze mois.

    • Le Botox peut-il remplacer un lifting ?
    Non, car il traite uniquement ce qui est contracté. Or, quand nous vieillissons, la peau, les muscles et la graisse s'affaissent vers le bas du visage, et là le Botox ne peut rien. En revanche, l'association du lifting et du Botox permet d'améliorer au maximum les résultats : latéralement, on remet les tissus en place par un lifting du front et des tempes et, au centre du front, on injecte du Botox.

    • Risque-t-on des effets secondaires ?
    Ils sont très rares et toujours réversibles, c'est-à-dire qu'il n'y a aucune séquelle possible avec la toxine botulique.
    Des chutes de paupières ont pu survenir au début. Désormais, avec la maîtrise des doses et des injections, ce risque n'existe presque plus.
    Mais il reste quelques effets secondaires possibles : œdèmes fugaces (2 ou 3 heures), bleus, maux de tête (3 jours), parfois une fixité trop importante ou une lourdeur des sourcils (3 semaines).

    • L'injection peut-elle être ratée ?
    Cela arrive. Il faut que le médecin ait une maîtrise parfaite du geste et soit extrêmement bien formé à l'anatomie des muscles afin d'éviter une chute de la paupière ou une descente du sourcil, mais c'est rare et réversible.

    • Les médecins sont-ils formés pour ces traitements au Botox ?
    Nous sommes un groupe de médecins experts reconnus, responsables de la formation, à titre universitaire, des chirurgiens plasticiens, des dermatologues et des chirurgiens maxillo-faciaux, les trois spécialités habilitées à commander le produit et à l'injecter.

    • Comment en être sûr ?
    Il n'existe pas de liste officielle. Le mieux est de contacter le conseil de l'ordre afin de s'assurer de la qualification du praticien que l'on désire consulter.

    • Les crèmes à base de Botox sont-elles efficaces ?
    Elles ne peuvent avoir l'effet du Botox car elles ne traversent pas suffisamment la barrière cutanée pour aller se loger dans les muscles. Elles renferment souvent un acide glycolique, ou son équivalent, qui produit un léger effet raffermissant, mais pour quelques jours seulement.

    • Combien ça coûte ?
    Comptez 305 € pour les rides du lion ;
    610 € pour le visage (front, rides du lion, pattes d'oie) et le cou.

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