N'allez pas voir 7 ans de mariage en pensant y trouver une bonne grosse comédie du genre des Trois frères ou des Rois mages. Pour son premier film tout seul, c'est à dire sans Bernard Campan (qui poursuit une belle carrière de comédien avec Le coeur des hommes) et sans Pascal Légitimus, ses deux complices des Inconnus, Didier Bourdon a décidé de s'attaquer à un problème de société très en vogue, notamment dans les magazines féminins : la misère sexuelle chez les couples mariés depuis un certain temps, et les différents moyens utilisés pour raviver le désir, ce fameux "point D" cité maintes fois dans le film. En somme, la thématique de Michel Houellebecq, mais sans le côté glauque. De l'auteur de Plateforme, il est d'ailleurs souvent question dans 7 ans de mariage, comme s'il était le garant d'une certaine authenticité dès qu'il s'agit de ce genre de questions. Mariés depuis sept ans, Audrey (Catherine Frot) et Alain (Bourdon lui-même) se sont enlisés dans la routine. Ils ne se parlent pratiquement plus, et Alain passe son temps à surfer sur des sites pornos ou à reluquer sa jeune voisine d'en face. Pour tenter de redonner une seconde jeunesse à son couple, Alain consulte un ami sexologue (Jacques Weber) qui lui conseille de mettre en pratique ses fantasmes... mais avec sa femme. D'abord réticente, Audrey se prend très vite au jeu et suit Alain dans les sex-shops et dans les clubs échangistes. Devant le changement radical de l'attitude de son épouse, Alain est vite dépassé par les événements. Sur un sujet plutôt casse-gueule, Didier Bourdon s'en tire plutôt avec les honneurs. On suit sans déplaisir l'évolution de ce couple à travers la carte du tendre des années 2000, et Catherine Frot est pour beaucoup dans l'intérêt qu'on peut porter à ce 7 ans de mariage. Même si tout cela n'a vraiment rien d'exceptionnel...